Un jeune couple en week-end à Manhattan, des répliques qui fusent, de multiples clins d’oeil culturels, une bande originale élégante nourrie de jazz et de classique… Aucun doute, on est bien chez Woody Allen! Ces codes se retrouvent dans beaucoup de ses films, au point qu’il s’est fait reprocher plus d’une fois de tourner en rond.
Il n’empêche, le cinéaste les maîtrise à la perfection. Un jour de pluie à New York est rempli de péripéties amusantes. Le scénario est si fluide qu’il a l’air de s’être écrit tout seul.
UN SENS DU CASTING IMPARABLE
Si balisé soit-il, le film garde tout son pouvoir de séduction et n’a pas un goût de réchauffé. Car Woody Allen a un sens du casting imparable. Chez lui, les acteurs n’ont pas l’air d’un phénomène de mode, ils font souffler un vent de fraîcheur. Timothée Chalamet incarne ainsi le fils d’un couple de riches New-Yorkais. Virevoltant, enthousiaste, l’acteur franco-américain désamorce avec talent tout ce que son personnage aurait pu avoir d’agaçant. On le reverra à l’automne dans la nouvelle adaptation de Dune.
Face à lui, Elle Fanning est lumineuse dans la peau d’une rédactrice de journal étudiant, venue à New York interviewer un réalisateur qu’elle admire. Leur duo fonctionne impeccablement. Il retrouve même un peu du charme des “screwball comedies” de jadis, avec Katharine Hepburn, Cary Grant et James Stewart.
Woody Allen profite aussi d’Un jour de pluie à New York pour brocarder gentiment le monde du cinéma, ses stars et ses réalisateurs en pleine crise existentielle. Tournée avant la crise sanitaire, cette satire aux accents très actuels fait instantanément mouche.